le petit monde québécois d'aurélie

tout a commencé le 21 octobre 2005

1 an avec des têtes à claques sur non blog ! 21 octobre 2006

Filed under: blog — Aurélie @ 11:44
bah voila mes lardons nous y sommes, voila ma première bougie sur mon gateau québécois !
Le 21 octobre 2005, je quittai charles de gaulle Paris et atterrissai 8 heures plus tard sur le sol de Montréal sous le soleil, avec une tite température fret’.
Je ne voudrai pas revivre cette année là, surtout les premiers 6 mois. Immigrer, quitter tout, arriver dans un endroit ou tu n’es plus à rien, tu n’existes pas, c’est pas quelque chose de facile à vivre. Je ne voudrais pas devoir revivre cela, mais pour rien au monde aujourd’hui je ne le regrette. Je m’en suis longtemps voulu d’avoir pris cette décision, je suis dorénavant très heureuse de ma vie ici, comme quoi ca vaut la pein d’oser se bousculer.
Heureuse aussi que ce blog existe, qu’il soit le témoin de mes hauts, de mes bas, de savoir que vous me suivez du coin de l’oeil, que nous partageons mes joies et mes peines au travers de vos commentaires.
Vous êtes loin, mais j’imagine que vivre une immigration au temps de l’internet ça a de nombreux avantages.
 
Surement que le Québec m’a un petit peu changé, une immigration ca vous boulverse à coup sur.
Le quebec est très different de la France et encore plus de Paris,  je me suis plongée avec plaisir dans la douceur et le calme de la vie d’ici.
On ne crie pas ici, on se speed pas et on se choque quelque fois de ces francais tout fous et stréssés. Je sais que beaucoup de ceux qui sont retournés en France sont effarés de se dire wouuuaaa je vivais comme ca…et n’oubliez pas que ici c’est vous qui avez un accent et c’est vous l’etranger… Ca change tout. Les gens qui viennent nous visiter adorent leur expérience, je suis sure que ca vous plairait aussi, attendez vous juste a etre un peu depaysé, oui ça parle francais, mais on est pas en France.
 
Chaque jour on constate un peu plus à quel point nous sommes plus acclimatés, plus d’ici. On nous dit plus souvent maintenant "tu es là depuis longtemps?" que l’éternel " té française toi ?". On se fait surprendre a utiliser des termes québecois en étant bien meler pour distinguer si on le disait avant aussi, on s’entend parler avec un leger accent, et on nous le pointe, on fait la file d’attente aux bus sans même y penser, on parle bien plus de fin de semaine que de week end, on trouve que beaucoup de mets d’ici goutent assez bons au final, on rit de voir des films québécois sous titrés en français, alors que nous on les comprend sans problème, on adore que nos amis trouvent important de nous dire qu’ils nous aiment beaucoup et qu’ils pensent à nous, on adore pouvoir leur écrire un petit mot sans que ça leur paraisse don ben curieux, on capote de voir qu’une dame fait un détour de 10 min pour conduire Sandrine à l’école alors qu’elles ne se connaissent même pas, on est émerveillés qu’un gars sorte en dehors du métro pour nous avertir qu’il s’est trompé sur une indication de bus… on aime tout cela et on veut en profiter encore, maintenant que l’on commences à être enfin de nouveau chez nous.
 
C’est mon anniversaire mais c’est moi qui vous fais un petit cadeau… aller cliquer sur ce lien  http://www.tetesaclaques.tv/, je l’ai découvert il y a peu mais j’aime beaucoup, ils me font bien rire. Ils s’appellent Les têtes à claques, c’est une production québécoise et nul doute qu’ils pourront faire du chemin, si tenté que vous puissiez les comprendre! Dire que mes pauvres concitoyens français doivent visionner plusieurs fois les vidéos pour les comprendre, dans ces moments là, je me dit que, peut être, je suis en train de réussir mon intégration.
 
je suis heureuse tout simplement
à bientôt
 
 
 

temps, distance et autres réalités sur non blog 14 octobre 2006

Filed under: blog — Aurélie @ 14:49
Mes parents ont quittés Montréal hier soir. C’était leur 2ème séjour de l’année. Ils seront restés un peu plus de 3 semaines avec nous. On a visités, on s’est balladés, on a rit, on a sourit, parlés un peu, admirés beaucoup. On s’est chicanés parfois. Reste dans nos coeurs et nos mémoires les bons moments, les autres on les gomment.
 
Pourtant la réalité d’une immigrante est bien là. Que ce soit vos parents, votre famille, vos amis, …la relation que vous avez avec eux, s’en trouve forcément un peu modifiée. Ces gens qui faisaient quelques fois votre quotidien, votre clan, tout à coup vous passez 6, 9 mois, 1 an ou plus sans les voir, sans les toucher. Vous avez plus ou moins de leurs nouvelles mais vous ne partager plus ces petits instants anodins de leur vie, ils ne sont plus là dans votre quotidien.
Puis tout à coup, comme une tornade de bonheur, ils sont là. A Trudeau vous les attendez, vous piétinez et vous voyez ces visages si familiers, ils n’ont quasiment pas changés, c’est un peu comme si vous vous étiez quittés hier. Ils poussent leurs valises le long des cordages verts. Le premier regard, les yeux un peu mouillés. Vous avez vu une foule de gens se jetter dans les bras pendant que vous les attendiez, ça vous a ému. Puis c’est votre tour, cette fois-ci le calin est pour vous.
 
Pendant une coupe de jours, vous essayez de rattraper le temps perdu, y’a tellement à se dire, vous voulez mettre chaque minute dans un écrin de peur de regretter par la suite. Il faut se réapprivoiser quelques fois découvrir des traits de personnalité que vous ignoriez. Et c’est pas banal de vivre dans l’intimité de gens que vous n’avez pas choisi pour cela et pourtant qui vous sont si proches. Ça demande que le lien avec eux soit solide pour concilier vos habitudes et vos valeurs. Ce n’est par parce que vous les aimez que vous les connaissez dans leur intimité. Accepter que vos bulles se cotoient sans exploser c’est autre chose.
 
Vivre loin des gens qu’on aime, être immigrante c’est cette réalité là. De longs mois à penser, à se parler de se revoir et la confrontation soudaine, intensive, momentanée de vos bulles et toute la tension qui peut aller quelques fois avec. Des doutes, de la culpabilité peuvent survenir. Est-on vraiment proches, sommes nous vraiments amis, me manquent-ils autant que cela???… questions stupides. Parce qu’au fond c’est cette situation qui n’est pas habituelle, "normale". Les petites tensions, agacements, déceptions vont de paire avec le manque, la tristesse de vivre si loin d’eux le reste du temps. De cette frustration de ne pouvoir les avoir pour des choses aussi connes que leur montrer nos derniers achats, de ne pas pouvoir admirer la nouvelle décoration de leur home sweet home… ces choses que nous partageons au quotidien et qu’on ne voient que lorsqu’on ne les as plus.
 
Mais à vouloir rattraper le temps, on le perd. Le temps ne se rattrape pas, il se vit, ce qui est perdu l’est, rien ne sert de vouloir accumuler ces mois sans eux dans vos 3 semaines. Il suffit juste de vivre ces 3 semaines là, 3 semaines que vous n’auriez peut être pas si vous viviez encore à leurs cotés, tellement persuadés que le temps en leur compagnie vous n’en manquez pas. Tout cela je l’ai compris sur le trajet retour de l’aéroport, hier soir, cette nuit… après les voyages de mes parents, des mes amis.
 
Je pourrais vous parler aussi d’une autre réalité que j’espère ne jamais connaître, la perte d’un être cher. Pourtant cette question nous autres immigrants, on se la pose tous face à un ami malade, un grand parent âgé, à tous les accidents potentiels de la vie… En quittant notre pays, nos proches nous avons tous cette frayeur là, cette pensée là. Vais-je les revoir, est ce possible que ce soit la dernière fois,… ?
Quand on immigre, on sait que l’on met irrémédiablement de la distance entre eux et soi. Ça peut sembler égoïste mais on le fait pour soi, pas contre eux. Pour ne pas passer le reste de sa vie avec des regrets, à se dire si je l’avais fait. N’empêche on pense à eux, espérant, pensant qu’ils seront là à chacun de nos retours… On sait au fond de notre coeur que ca pourrait ne pas être le cas, on le sait mais on ne veut pas se le dire, sinon…
Sinon ce serait trop abominable d’imaginer un deuil à distance, loin d’eux, loin de ceux qui sont censés nous soutenir, que nous sommes censés épaulés. Avec toute cette culpabilité de ne pas avoir été là, d’en avoir pas assez profité.
 
Le temps ne se rattrape pas, il ne se perd peut être même pas, il se vit quelque fois autrement qu’on aurait pu l’imaginer. Ne voyez là aucune lamentation, juste le récit d’une réalité d’immigrante, d’une réalité que je ne soupconnais pas et qui doit etre vrai quelque soit le pays d’accueil…  Je sais ma chance d’être française, de vivre au Québec. Je sais que je peux facilement et rapidement être près de ceux que j’aime, ce n’est pas la réalité de beaucoup d’autres…
Pensez a cela aux prochains doux moments avec les votres, ne gachez pas votre temps…vous ne savez pas celui qui reste…
 
Ps : bon anniversaire mon frère que j’aime, merci d’être avec nos parents le jour de leur retour, je vous aime…
 
 

tube non cathodique pour non blog 9 octobre 2006

Filed under: blog — Aurélie @ 21:55

Je sais comme ça j’ai l’air de toujours beaucoup (trop?) m’intéresser à la tv francaise. N’empeche à mon corps défendant si vous saviez ce qu’on doit endurer ici, peut être que vous me comprendriez mieux. Qu’il ya t-il a la tv quebecoise ? mon dieu que dire !!!

 Alors voilà on est en Amérique du nord et croyez-moi ça se voit très vite, les chaines sont envahies d’écrans publicitaires. Compter une page de pub aux 10 min, puis la page de pub, doit elle meme durer 10 min aussi.Ce qui fait que le moindre film dure 2h30 en moyenne. Inutile de dire qu’il est a mon sens impossible de regarder un film.

 Pour le reste, ici il faut savoir qu’avec leurs malheureux 7 millions d’habitants, ca fait que tu revois souvent les memes tronches sur l’ecran, genre ya 10 comédiens! Ils raffolent de ce qu’ils appellent des télé romans, pour vous donner une idée c’est nos sagas de l"été mais toute l’année! Le but étant d’y aborder toutes les questions de société! dans chacune tu as donc un noir, la famille monoparentale, l"homosexuel, le chomeur de longue duree, le multidivorcé, le celibataire deprimé, l’alcoolique repenti…c’est mièvre, ennuyeux, et dégoulinant de bons sentiments…n’oublions pas le quebecois est gentil !

 Autre petit plaisir de la tv…les super nany, la super relookeuse, le merveilleux decorateur, l’incroyable educateur canin, l’inoubliable paysagiste et dernierement le terrifiant chirurgien esthétique… au royaume de la consommation on refait tout du sol au plafond, meme sur soi !

 Que dire des journaux tv ! terrifiant, mêne JP Pernault ici passerait pour un expert du moyen orient ! les JT sont d’un nombrilisme perturbant, le chien ecrasé s’etale à longueur d’année.

Le pire dans tout cela c’est qu’ici si tu n’a pas d’installation type cable, tu recois 4 pauvres chaines, et recevoir c’est un bien grand mot!

Allez histoire d’achever tous vos rêves d’immigration télévisuelle, l’abonnement au cable (et internet ) est exhorbitant (tv + net nous coute 90 euros mensuels ) .

 Sinon vous regardez quoi ce soir ? Quoi vous n’avez pas de télé…